Ci-dessous, le développement d'une réponse à une question posée sur le blog d'aide aux professeurs des écoles stagiaires de la Réunion concernant le créole et les exigences scolaires en termes de maîtrise de langue française. 

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Au commencement, était un constat : "Ils ne comprennent pas ce qu'ils lisent".  Constat suivi d'une question traversée de part en part d'un certain fatalisme amer : "Pourquoi ne comprennent-ils pas ?" (Le texte est pourtant simple ! Le texte a déjà été vu ! Le texte...).

Un pas vers la réponse, peut-être : voici une proposition de mise en forme des théories de la lecture dite "littéraire" reprenant, entre autres, des concepts clés empruntés à Michael Riffaterre avec un zeste d'approche Barthienne).

La réflexion proposée me vient de la lecture de Enseigner la littérature de jeunesse par Myriam Tsimbidy, ouvrage dont vous pouvez lire de longs extraits ici. Cependant, rendons à César... L'inspirateur principal des théories de la compréhension en lecture reste Umberto Eco qui a ouvert une boîte de Pandore à propos de laquelle la concupiscence des théoriciens n'a d'égal que le malaise des praticiens... Et pourtant...

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Eléments théoriques et pratiques d'un stage organisé par Mme Chantal Leleu et Mme Isabelle Nallet, professeurs d'IUFM.

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Pour Philippe Meirieu, "La pédagogie différenciée reste une réalité avant d’être une prescription  : toute pédagogie est différenciée et le problème est qu ’elle le soit lucidement sans faire jouer massivement la complicité socio-affective".

En d'autres termes, dans tout acte d'enseignement, la différenciation pédagogique est; elle préexiste même à l'acte lui-même. Le professeur qui, par exemple, fait la classe en position frontale, en voulant peut-être donner le même à tous pratique une forme de différenciation puisque, sa parole,  ses actes, contrairement à un mythe tenace, ne sont jamais univoques. On le sait depuis Jakobson, une situation de communication n'implique jamais un émetteur seul. Le sens de  ce que l'on appelle de façon consensuelle "la transmission des savoirs" se co-construit. Dans la classe, le message  professoral rencontre des réceptions diverses chez des apprenants qui diffèrent par leur profil, leur relation au savoir, leur passif culturel (leur capital culturel, corrigerait sans doute Pierre Bourdieu), leur état émotionnel, mais aussi leur disposition à faire leur métier d'élève (cf. Perrenoud)

En tout état de cause, lorsque la maîtresse se penche sur le cahier d'un élève en lui relisant la consigne, lorsqu'elle en déplace un autre de façon à ce qu'il soit plus proche du tableau, lorsqu'elle est plus indulgente avec la copie d'un enfant identifié comme étant en difficulté, ou qu'elle demande à un élève considéré comme "brillant" d'être plus précis dans la sémantique qu'il emploie, il s'agit, là aussi, d'actes de différenciation involontaires mais ordinaires qui trouvent leur expression dans le geste professionnel brut, non formalisé. Le professeur des écoles qui se regarde ne doit pas se considérer comme un M.Jourdain de la pédagogie... Cela doit sonner comme une évidence : "J'enseigne, donc je différencie". Comment, alors, pour reprendre les termes de Meirieu, le faire avec lucidité ?

La littérature pédagogique regorge de théories en la matière avec, parfois, des applications totalement intenables pour l'enseignant qui espère avoir une vie en dehors de sa profession ! Plier sous le poids de l'individualisme exprimé par le collectif reste un travers dans lequel nul ne veut tomber par peur de perdre le contrôle de la masse; par peur d'atomisation du noyau dynamique composant la classe... Et, en effet, rechercher le préceptorat lorsque l'on a une classe est bien malsain pour la coopération et le vivre ensemble. Sur google, un peu plus de 200 000 entrées ajoutent à la confusion générale et à la carricature parfois. Certaines dérives par ailleurs créent justement ce que veut éviter le pédagogue : la construction des inégalités scolaires. Prudence, donc, entre le trop peu et le pas assez.

Je mets à votre disposition une modeste carte heuristique (qui demande à être améliorée mais) qui pourra peut-être vous donner une vision d'ensemble assez pragmatique. Oui, et c'est là la seconde "révolution" après la découverte de l'existence de différenciation en tout enseignement, on peut différencier en n'écrivant qu'une ligne supplémentaire dans sa "fiche de prep". Bonne exploration.

 

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Glossaire du jargon pédagogique (compétences, progressions, attitude...)

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